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de délivrer les prisonniers que ma famille avait laissés à Saint-Brieuc, et auxquels des promesses irréalisables avaient été faites. Comme je l’ai déjà dit, parmi les prisonniers se trouvaient quelques chefs de la Chouannerie ; des condamnés politiques, tels que Mme Le Frotter de Kerilis ; MM. Morin de La Villecorhin, Penanster, Le Veneur de La Roche ; des émigrés, entre autres, M. le vicomte de la Villegourio, qui a laissé une notice intéressante sur la manière dont il échappa au massacre de Quiberon. Mme Le Frotter était condamnée à mort pour des faits que je relaterai plus loin, en m’arrêtant sur cette branche de la famille de ma femme, dont les souffrances ne le cèdent en rien à celles de la mienne.

Dans l’un des répits de l’affreuse maladie qui la conduisit au tombeau, l’héroïque femme dont l’initiative était si bien acceptée, Mme Le Gris du Val, pria Mercier, dit la Vendée, et Saint-Régeant, d’organiser une tentative sur Saint-Brieuc pour délivrer les prisonniers.

Cette expédition fut discutée et arrêtée à Boscenit, en présence de la malade, entre MM. Mercier, Le Nepvou de Carfort, Saint-Régeant et Le Gris du Val. On décida que ces chefs fourniraient les contingents nécessaires pour assurer le succès de cette nouvelle tentative et éviter les fautes de la première. Des