Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/133

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Plusieurs Chouans blessés, n’ayant pu suivre les colonnes, furent forcés de rester cachés dans la ville et dans les environs ; mais nous n’avons jamais entendu parler d’autre mort que de celle du jeune et courageux Étienne Le Frotter, sans affirmer cependant qu’elle ait été la seule.

Aucune maison ne fut forcée ni pillée ; les Chouans, après avoir délivré les prisonniers, sortirent de Saint-Brieuc les mains vides, comme ils y étaient entrés, il importe de le rappeler.

Ils arrivèrent harassés à Lorges, par différentes voies, excepté, toutefois, la colonne de Carfort, et s’arrêtèrent dans la forêt pour s’y reposer et prendre une nourriture dont ils avaient un impérieux besoin. Aussi, quand ils furent surpris à leur tour par les troupes venues de Saint-Brieuc à leur poursuite, on trouva des morts un peu de tous les côtés, entre autres, à la croix Saint-Lambert, située à plus de quinze cents mètres du château.

Au sujet du passage des Chouans à Lorges, M. le

    pas, disait-il, s’exposer à tuer son père. Tous les Frotter de cette branche, dite de Kerilis, et de la branche aînée, ont eu le même dévouement pour la cause du Roi, pendant qu’il a été possible d’espérer réussir. Si les efforts d’Étienne Le Frotter n’ont pas été couronnés par un plus heureux succès, il n’en mérite pas moins les éloges et les regrets de tous ceux qui savent sentir et penser noblement. »