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président Habasque, qui ne perd pas une occasion de les accuser, dit qu’ils vidèrent les caves du château de Lorges. Je crois, en effet, que, si les caves avaient été remplies, elles se seraient ressenties du voisinage de tant de gosiers desséchés ; mais, malheureusement, le château de Lorges n’étant pas habité depuis plus de vingt ans, les caves, hélas ! étaient vides.

À la mort du dernier duc de Lorges, de la branche de Durfort, en 1775, un procès s’était engagé entre ses deux filles, dont l’aînée avait épousé le vicomte de Choiseul, depuis duc de Praslin, et la cadette, en 1762, Jean Laurent de Durfort de Civrac, son cousin, sur la tête duquel le dernier duc de Lorges avait fait passer son titre. Ce procès, pendant depuis vingt-cinq ans, fut terminé longtemps après la Révolution, et il est à supposer que, dans l’intervalle, l’homme d’affaires du duc défunt n’avait pas eu la prévoyance de remplir les caves du château. D’ailleurs, cet homme d’affaires était l’un des chefs de canton de l’armée royaliste.

Pendant ce temps, à Saint-Brieuc, tout le monde était sur pied : les uns, ceux qui étaient chargés de la garde des postes, rédigeant des procès-verbaux, pour attester qu’ils avaient fait plus que leur devoir ; les autres recherchant les personnes soupçonnées