Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/137

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ne pouvait être utile à ce parti s’il restait en France, il émigra au mois d’octobre 1791[1]. Il se rendit en Angleterre, où il a porté les armes et fait toutes les campagnes pendant que la guerre a duré et que les régiments de gentilshommes ont existé ; il faisait les fonctions de fourrier dans un de ces régiments, et je lui ai vu des certificats vraiment honorables et qui prouvent qu’il s’est toujours comporté en brave et loyal gentilhomme.

» Il avait épousé, en juillet 1776, Marie-Gabrielle Thibault, fille unique du sieur Thibault, de la ville de Pontivy, ancien chirurgien-major sur les vaisseaux de la Compagnie des Indes ; il en eut trois garçons : 1° Étienne, né le 10 avril 1779 ; — 2° Honorat, né le 2 avril 1782 ; — 3° Gabriel, né le 24 juin 1790, desquels on parlera dans la suite. Marie-Gabrielle Thibault ne fut pas moins dévouée au parti du Roi que son mari. Dès qu’il fut parti, et malgré toutes les défenses des lois républicaines et la surveillance tyrannique qu’on employait, elle parvint à envoyer ses deux aînés auprès d’un parent qu’ils avaient dans l’armée dite des Chouans. Les nationaux en furent infor-

  1. En 1791, il était difficile de prévoir les soulèvements dont la France fut plus tard le théâtre.