Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/139

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tant les soldats républicains à la désertion, ce qui s’appelait embauchage. Voici l’événement qui accrédita cette accusation :

» Le même jour qu’Étienne Le Frotter partit de Pontivy pour rejoindre l’armée catholique et royale, des chasseurs républicains de la garnison, au nombre de cinq ou six, désertèrent avec leurs armes.

» Le citoyen Michaut, général républicain, qui les commandait, fit arrêter sur-le-champ Mme Le Frotter, son fils Honorat, leur servante et treize autres personnes, dont plusieurs étaient de race noble ; ils furent jetés dans les cachots et tenus au secret. Il y avait alors à Saint-Brieuc une commission militaire chargée de juger les contre-révolutionnaires (on appelait ainsi ceux qui n’étaient pas démocrates enragés).

» Le général Michaut y fit passer Mme Le Frotter et tous les autres accusés, avec ordre de les juger promptement et suivant la rigueur des lois.

» On commença une procédure. Des témoins sans nombre furent amenés de Pontivy, et, après huit jours d’audience, intervint un jugement, le 9 thermidor, an VII, par lequel Mme Le Frotter, son fils aîné, contumace, et deux particuliers de Pontivy furent condamnés à mort. Les condamnés se pourvurent contre ce jugement, qui fut confirmé le