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cutés, et lui, à cause de son âge, condamné à deux ans de prison[1], qu’il faisait à Lorient lorsque survint la pacification.

Les historiens de cette triste guerre, dominés généralement par les idées révolutionnaires, ont répudié tout sentiment de justice ; ils ont prodigué leurs éloges pour ceux que les républicains couvraient du nom de patriotes, et des calomnies à leurs héroïques adversaires.

Ainsi, je viens de raconter, ayant des pièces authentiques sous les yeux, le courage, le stoïcisme d’une mère qui combat jusqu’à la mort pour la cause des principes nationaux, avec ses deux fils à peine sortis de l’enfance. L’un meurt percé de coups, en cherchant à la délivrer ; l’autre, qui l’accompagne, ayant à peine seize ans, étant parvenu à s’échapper, après avoir reçu son dernier soupir, continua jusqu’à la dernière heure à combattre les oppresseurs de son pays. Lorsqu’enfin les terroristes furent vaincus par l’épée de Bonaparte, il s’engagea dans l’armée française et la quitta seulement après une odyssée fabuleuse, à la paix générale, en 1815[2].

Pourtant, M. le président Habasque, écrivant ses Notions Historiques sur les Côtes-du-Nord en 1833

  1. Il avait, dans son interrogatoire, déclaré treize ans.
  2. Voir pièces justificatives, annexe III.