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VII



Première Restauration. — Les Cent Jours. — Ordre d’arrêter les anciens Chefs de la Chouannerie. — Poursuites contre M. de Kerigant. — M. de Courson de La Villevalio commandant en chef. — Affaire de La Malhoure. — Colonne mobile. — Combat de Saint-Gilles (18 juin 1815). — Deuxième Restauration. — La France sauvée du partage par les Bourbons. — La Monarchie et la Révolution.

Lorsque Napoléon disparut, la France éprouva un soulagement universel, une joie délirante, à laquelle s’associèrent tous les amis de la paix et de l’humanité. La patrie parut sortir du néant et reprendre une nouvelle vie. Quelle étrange et lamentable odyssée, en effet, avait été celle de la France, de 1789 à 1815 ! Cela ne ressemblait-il pas à un affreux cauchemar, interrompu par quelques légers repos ? Dans l’ivresse du premier moment, chacun crut à un bonheur sans mélange. Le despotisme était à son terme, on était délivré de Bonaparte !

La France revint à la vieille famille de ses Rois, dont la destinée semblait liée désormais à la sienne par une similitude de malheurs inouïs. Il était même logique de croire que les souvenirs des deux monstrueux gouvernements sous le joug desquels elle avait été courbée trop longtemps fortifierait[sic] ces liens et les lui rendrait[sic] plus chers.