Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/161

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Hélas ! il n’en fut rien, par le fait d’un prétendu parti libéral, composé d’anciens révolutionnaires et des bonapartistes. Au lieu de se modifier et de jouir paisiblement des libertés nécessaires sous un gouvernement bien disposé, ce parti se livra aux conspirations et s’appliqua chaque jour à tout entraver. En vain la Monarchie légitime donnait à la société une Constitution conforme à ses désirs, c’est-à-dire, la garantie de la liberté individuelle, l’égalité devant la loi et devant l’impôt, la libre accession de tous à tous les emplois, l’inamovibilité de la magistrature, le jury ; en vain elle rendit aux communes leurs biens, confisqués par l’Empire ; en vain elle leur laissa la libre disposition des octrois établis, afin de pourvoir à leurs besoins ; rien ne put apaiser les haines insensées de ce parti, dit libéral, qui n’a jamais compris la vraie liberté ; qui, par des calomnies, a inoculé à notre malheureuse nation un virus mortel[1].

Cependant la Restauration, nonobstant des difficultés inouïes, des trahisons auxquelles elle aurait dû

  1. Ses adeptes les plus autorisés, M. Casimir Perrier, entre autres, prétendaient que « la liberté est le despotisme de la loi… »[sic] Erreur funeste ! Là où il y a despotisme, que ce soit celui de la loi, d’un seul ou de plusieurs, il n’y a pas de liberté. — Imbus de principes faux, ils ont concouru à noyer notre pays dans une sorte de despotisme légal dont il aura bien de la peine à se dégager.