Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/165

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naires, d’arrêter, « morts ou vifs, »[sic] MM. de Courson de La Villevalio, Le Nepvou de Carfort et Garnier de Kerigant, les survivants de l’ancienne Chouannerie jouissant d’une notoriété particulière. Tous les trois, il est vrai, anciens chefs royalistes, avaient d’autant plus conservé d’influence sur les masses que rien n’avait pu altérer leur fidélité aux principes sociaux et monarchiques.

Si l’on savait cela, on savait aussi que rien, absolument rien ne justifiait les mesures arbitraires et tyranniques dont ils furent l’objet. Dès la fin de mars ou les premiers jours d’avril, je le suppose, ils durent être poursuivis et traqués, comme s’ils eussent été les criminels les plus dangereux. Je viens de dire : je le suppose, et, en effet, ma famille ayant obtenu pour moi une bourse à l’École Militaire de La Flèche, ma mère m’y avait conduit vers la fin de février 1815. Le retour de Bonaparte étant survenu avant mon installation définitive à l’École, ma mère, malgré les avertissements, les menaces mêmes du nouveau commandant de l’établissement, ne voulut pas m’y laisser et revint avec moi.

Arrivés un samedi soir à Saint-Brieuc, nous pûmes voir et lire le lendemain dimanche, au sortir de la messe de neuf heures, à la porte de l’église cathédrale, une affiche invitant la force publique et tous