Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/176

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cette rencontre, avait éprouvé un échec, cet échec lui aurait évidemment été imputé.

Si ces deux fractions du parti royaliste avaient pu être réunies, composées comme elles l’étaient d’hommes d’élite, dévoués et bien armés, il est très sûr que cette petite armée eût été bientôt maîtresse du département, alors dépourvu de troupes, et où l’on était généralement indigné des derniers événements[1].

L’affaire de La Malhoure ayant donné l’éveil à l’Autorité départementale, celle-ci fit tous les efforts possibles pour exciter l’enthousiasme et soulever les passions révolutionnaires en faveur d’un homme que chacun, au fond de sa conscience, reconnaissait comme l’auteur des maux du pays. Toutes les villes où paraissait dominer l’opinion bonapartiste furent invitées à former des colonnes mobiles pour seconder les gardes nationales. Celle du chef-lieu du département fut composée de fédérés volontaires, de deux compagnies de douaniers, auxquels furent joints quelques vétérans et la gendarmerie, nombreuse dans ce moment à Saint-Brieuc.

Lorsque cette troupe, formée d’hommes presque

  1. L’armée royaliste, durant toute cette campagne des Cent Jours, fut toujours alimentée par des dons volontaires, et ces dons furent si abondants qu’à la paix, des fonds dont on n’avait pas fait usage furent rendus. Je pourrais citer les noms de beaucoup de donateurs et de donatrices.