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tel (la route actuelle n’existait pas), se formèrent en colonne par peloton et s’avancèrent dans la direction de Saint-Brieuc, précédés d’une avant-garde.

Un impatient étourdi, apercevant cette avant-garde, tira sur elle, malgré la consigne, et donna ainsi une alarme qui aurait pu être très funeste à la troupe royaliste, si elle avait été moins bien composée.

Ayant riposté et tué l’imprudent tireur manquant à la consigne, l’avant-garde des fédérés se replia sans avoir bien reconnu l’embuscade. Arrêtée par ce mouvement, la colonne se groupa en désordre dans le village de Saint-Gilles et près de la chapelle.

Les royalistes, voyant leur premier plan manqué, se déployèrent aussitôt en tirailleurs, entourèrent la colonne, puis l’attaquèrent pendant qu’elle se massait dans un étroit espace, derrière la chapelle, et lui tuèrent un certain nombre d’hommes. Se voyant décimés par un ennemi caché derrière les haies, les fédérés perdirent toute assurance, la confusion s’accentua de plus en plus, beaucoup d’entre eux prirent la fuite, protégés toutefois par les deux compagnies de douaniers et de vétérans qui regagnèrent le grand chemin en gardant constamment leurs rangs et en combattant avec courage. Ils furent poursuivis à une distance de plus de six kilomètres, et une quinzaine d’hommes environ furent tués, assure-t-on.