Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/184

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maux affreux dont elle a souffert, dont elle continue de souffrir ; mais, non, hélas ! c’est le contraire.

La Monarchie de 1830 elle-même avait promis un progrès en dehors du despotisme et de la Révolution ; mais les événements n’ont pas tardé à donner un cruel démenti aux présomptueux hommes d’État qui s’imaginaient pouvoir impunément fouler aux pieds les principes sociaux au profit d’une seule classe. Au moment où ces vainqueurs d’un jour se croyaient sûrs du succès, le châtiment providentiel les frappait au milieu de leur triomphe. Il y eut alors une consternation générale, mêlée, chez quelques-uns, d’un étonnement attestant de leur part une étrange crédulité, de singulières illusions.

Malgré l’évidence, ils sont à peine revenus de leur surprise et ne paraissent pas encore se rendre parfaitement compte des conséquences d’un mauvais exemple, d’une mauvaise action.

D’autres, en effet, ont marché sur leurs traces et les ont dépassés, en reprenant et développant la théorie révolutionnaire. Pour mieux tromper et exploiter la société, les nouveaux sauveurs se placent sous l’égide d’une fiction, la souveraineté du peuple, et la présentent comme un principe quasi divin, tout en niant la Divinité. Partant de là, ces hommes ont tout bouleversé ; ils ont jeté au milieu de notre so-