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mon père ne fut guidé par aucun intérêt personnel ; car il n’eut jamais la moindre pension ni la plus légère indemnité ; il fut simplement nommé, en 1816, chevalier de Saint-Louis.

Qu’il me soit permis, en terminant, de rendre un dernier hommage à mes loyaux et courageux parents, et de dire que, si leur vie fut soumise, pendant la Restauration, à des épreuves douloureuses auxquelles ils ne devaient peut-être pas s’attendre, ils sont toujours restés fidèles aux idées religieuses et politiques formant la base de leur éducation et qu’ils considéraient comme absolument essentielles à la vie sociale[1].

Ces idées, je les ai reçues d’eux comme un héritage : aussi, après tant de malheurs causés par la Révolution et l’ambition de Bonaparte, ne puis-je comprendre que notre pauvre pays continue à demeurer frappé d’aveuglement. Si encore les gouvernements d’aventure que nous avons vu défiler sous nos yeux depuis trois quarts de siècle avaient donné à la France ce qu’elle semble vouloir, c’est-à-dire, la liberté, avec les garanties nécessaires, indispensables à tous, il y aurait eu une compensation aux

  1. M. et Mme de Kerigant sont morts en 1835, dans le même mois.