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Frot-. M. Gabriel Le Frotter ayant survécu à tous les siens, sans être marié, a laissé sa fortune à mon beau-frère en reconnaissance de l’hospitalité qu’il avait reçue dans cette branche de sa famille.




ANNEXE N° 4.

J’ai dit qu’à l’époque de la Révolution, il n’y avait plus de garanties pour personne : il fallait combattre ou se vautrer dans les fêtes de la déesse Raison et les clubs ; autrement, on devenait suspect et on ne tardait pas à être arrêté. Dans toutes les villes du pays que devait visiter le conventionnel Le Carpentier, on avait fait des approvisionnements de victimes pour la guillotine, qui avait déjà fonctionné à Saint-Malo.

La petite ville de Quintin, où était né mon père, était comme les autres villes tombée entre les mains de prétendus patriotes qui, dirigés par quelques malheureux dévoyés, avaient rempli de suspects l’ex-couvent des Ursulines. On a conservé dans ma famille les noms des personnes parmi lesquelles on devait choisir les victimes destinées à servir de pâture au Minotaure révolutionnaire. Voici, sur une population d’environ quatre mille âmes, les noms des personnes arrêtées du 20 octobre 1793 jusqu’au 27 novembre 1794 :

Hommes : Visdelou ; Kervers ; Trezel ; Le Frotter ; Guillard du Gouët ; Coatgourden ; Rocquefeuille ; Bouan ; Poul-