Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/26

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Voisin du Morbihan, déjà en armes depuis quelque temps, le château de Boscenit, situé à proximité des forêts de Loudéac, de Quénécan et de Lorges, devint dès ce moment le quartier général des insurgés dans ces parages, dont les habitants exercèrent la plus large hospitalité. Nul lieu ne pouvait être mieux choisi ; son isolement au milieu des hameaux en dépendant, entrés de cœur dans le mouvement, l’absence alors de communications, le mettaient pour ainsi dire à l’abri de toute surprise ; les landes du Mené s’étendant, comme une mer immense, au Levant et au Midi, la rivière des Forges du Vaublanc, bordant au Nord et au Sud les grands bois derrière le château, offraient tous les moyens de prévenir les tentatives de l’ennemi.

À la nouvelle des événements du 10 août 1792, de néfaste mémoire, les chefs principaux de l’insurrection dans les Côtes-du-Nord, d’accord avec les départements voisins, prévoyant le sort dont le Roi se trouvait menacé, envoyèrent à Paris un certain nombre d’hommes déterminés, résolus à joindre leurs efforts à ceux que l’on était convenu de tenter pour le délivrer. Le défaut d’entente paralysa une action dont le succès n’était pas impossible, la suite l’a prouvé.

M. Le Nepvou de Carfort, ancien officier sorti de