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côtes de Bretagne, avec des vêtements, des armes et des munitions, une armée composée d’émigrés, à la tête de laquelle se placerait le comte d’Artois ; mais le prince devait partir, a-t-on dit, seulement après le débarquement d’un premier corps, commandé par Puisaye.

Des récits nombreux et contradictoires de cette malheureuse expédition de Quiberon ayant été faits, je crois devoir, non pas en donner un autre, mais simplement consigner ici les impressions de ma famille sur cet événement, encore mal apprécié. Cela est d’autant plus naturel que mes parents ont pris à cette expédition une certaine part, comme on le verra plus loin, et qu’elle eut, indirectement, quelque influence sur son existence.

Quand une entreprise de la nature de celle-ci vient à échouer, personne ne veut en accepter la responsabilité, chacun se renvoie des reproches mérités peut-être par tout le monde, mais dont on ne veut plus convenir.

L’expédition de Quiberon échoua, non par la trahison, qui ne saurait s’expliquer, mais, évidemment, par suite des divisions et par le manque d’une direction énergique et habile. On ne saurait trop le répéter : un plan arrêté, après un examen attentif, concerté et exécuté hardiment, sous le comman-