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somme fut placée dans un porte-manteau et remise à l’hôtel, aux mains de M. de Pontbellanger, qui en donna un reçu[1].

Les quinze mille francs n’entrèrent jamais dans la caisse de l’armée royaliste.

Les généraux de Champeaux et Crubelier, ayant persisté, malgré leur défaite à Coëtlogon, à suivre « l’armée rouge, »[sic] furent signalés tout à coup aux limites de Quintin, venant dans la direction des landes de Lanfains, et leur présence fit naître une certaine inquiétude.

M. de Pontbellanger sortit aussitôt pour donner des ordres et juger par lui-même de la situation. Craignant, sans trop de réflexion paraît-il, d’être pris entre deux feux, il quitta la ville, sans retourner à l’hôtel où était restée la contribution de Quintin.

Que sont devenus ces quinze mille francs ? Ils ne sont jamais rentrés à la caisse municipale, et l’on a su beaucoup plus tard qu’ils n’avaient pas été

  1. Nous avons les noms des personnes qui fournirent les quinze mille francs. Ils furent portés à l’hôtel de la Grand’-Maison[sic] ; chacun des donateurs versa 1,200 francs. Ce furent MM. Collin-Kestainguy ; Duval, épicier ; veuve Basset des Fermes ; Dufreiche-Veillet ; Fraval, aîné ; veuve des Garennes Garnier ; Garnier, l’aîné, père ; baron du Taya ; Keroignant de Trezel ; Brignon ; Le Frotter ; Bouan, Mazurié, le jeune ; Volozenne Lefèvre ; veuve Bellom.