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pour arriver à leur fin. Leur acharnement contre les chefs surtout était extrême, naturellement ; le nombre de ceux qu’ils firent tomber dans leurs embûches fut considérable ; il dépasse certainement tout ce que l’on peut supposer.

Il en fut ainsi à la Mabilais et à la Prévalais, où l’on voulut saisir plusieurs chefs, trompés par les promesses les plus fallacieuses, et que l’on était parvenu à réunir pour traiter, disait-on, de la paix.

Les républicains, ces espèces d’Asmodées politiques, mirent en œuvre tous les moyens pour détruire les royalistes : ils confisquaient leurs biens ou les brûlaient ; ils égorgeaient leurs serviteurs, leurs femmes, leurs enfants, et quand ils furent devenus les maîtres, cela pendant un quart de siècle, ils répandirent toutes sortes de calomnies pour égarer le public et déshonorer leurs adversaires.

Et pourtant, encore une fois, de qui se composait la Chouannerie ? Des membres modérés de la noblesse qui n’avaient pas émigré ; des bourgeois qui, ayant le sentiment de leur dignité, préféraient combattre que de subir le joug auquel on voulait les asservir. Elle se composait aussi en grande partie des habitants des campagnes dont la République essayait de faire des renégats en leur imposant une nouvelle religion, et auxquels elle voulait arracher le fruit de