Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/86

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quet était, dans cette circonstance, le subordonné de Carfort, qui n’eût pas consenti à exposer la vie de ses soldats pour un tel sentiment, si honorable qu’il fût[1].

Cette erreur, mise en circulation par M. Habasque, qui s’est donné un démenti quelques pages plus loin, dans ses Notices Historiques sur les Côtes-du-Nord, cette erreur, disons-nous, répétée par M. Muret, prouve que l’un et l’autre ont écrit sur des renseignements très incomplets. Je ne sais vraiment où ces auteurs ont puisé le thème du roman absolument invraisemblable qu’ils ont propagé.

Duviquet pouvait connaître Mlle du Lorin, retenue captive pendant dix mois avec son père et son frère, servant dans la même légion que lui ; mais, je puis l’affirmer, rien dans les souvenirs de ma famille n’a justifié ce récit fantaisiste.

Duviquet, dit Constant, eut dans la région des

  1. Les procès-verbaux républicains établissent que la tentative de Duviquet eut lieu dans les derniers jours de prairial (mai), et qu’il fut exécuté le 1er messidor (1er juin[sic]). — Mes notes et mes souvenirs, que je crois exacts, disent que la tentative de Duviquet eut lieu après le jugement, dans la dernière quinzaine de juin. La tentative de délivrance n’avait pas été jugée nécessaire avant la condamnation, parce qu’on avait toujours espéré un acquittement à Saint-Brieuc ou à Rennes. Dans tous les cas, cette différence de date ne change rien aux incidents qui la précédèrent et la suivirent.