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iv

et le long et aride travail de Téditeur. Au lieu d’examiner avec scrupule, comme cela devenait possible, dit M. Fannel y des productions dont on n’avait pu jusque là raisonner que sur parole, on persista à dire, sans les avoir lues, qu’il fallait être Gallois pour se faire illusion à leur égard.

L’opinion ne changea qu’à l’apparition d’un ouvrage de M. Turner où l’auteur de l’Histoire des Anglo-Saxons se constitua le défenseur des Bardes. Sous le titre de Vindication of genuiness of the ancient hritish bards, continue M. Fauriel, il publia sur les poètes bretons du VI® siècle une dissertation des plus curieuses par son objet, et qui mérite d’être citée comme un modèle de méthode, de raisonnement et de goût : et depuis «qu’elle a paru, des hommes amis de la vérité et d un jugement difficile n’ont pas hésité à en adopter les conclusions.

M. Fauriel, en rendant compte du Myvyrian, dans l’article des Annales littéraires et philosophiques, auquel j’emprunte ces paroles, ajoutait : « Des différents ouvrages publiés dans le Myvyrian, il n’en est aucun qui ne soit intéressant sous plus d’un rapport, et plusieurs sont faits pour exciter la curiosité la plus vive et la plus sérieuse. [1] »

Un autre critique français, M. Ampère, dont l’autorité n’est pas moindre que celle de M. Fauriel, ayant eu occasion lui-même d’examiner les poèmes des bardes dans le premier volume de son excellente histoire littéraire de France, en parle de la même manière ; et naguère un de ses collègues de l’Institut, H. Charles Magnin, auquel il appartenait si bien de recueillir les voix de la science, et de prononcer en dernier ressort, a résumé et clos la discussion.

Ainsi ont été vengés à la fois les bardes et leur généreux éditeur.

Toutefois, après la publication des textes faite par Myvyr et la dissertation de M. Turner, n’y a-t-il plus rien à faire ?

  1. 1818, t. 3, p. 88.