Page:Kierkegaard - En quoi l’homme de génie diffère-t-il de l’apôtre?.djvu/23

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spéculation et l’esprit méditatif. Pourtant comment prétendre qu’une simple affirmation apodictique soit l’effet de la méditation ? L’affirmation apodictique tient toute sa valeur de celui qui l’a énoncée ; elle ne demande point qu’on cherche à l’approfondir ; il faut simplement la croire. Comment l’homme pourrait-il prétendre avoir trouvé par la méditation une simple affirmation qui est le mot de l’énigme ? Il s’agit de savoir : Y a-t-il une vie éternelle ? — On nous répond : »Assurément.« — L’esprit méditatif n’est pour rien dans cette réponse. Celle-ci ne provient-elle point du Seigneur, ou que le Christ ne soit pas ce qu’il prétend être, il faut toujours que l’esprit méditatif y soit, si toutefois l’affirmation est le fruit de la méditation. Supposons que Mr. X. vienne nous affirmer qu’il y a une vie éternelle. Cette simple affirmation n’induira personne à appeler Mr. X. un esprit méditatif. Or, le point essentiel n’est pas l’affirmation, mais bien le fait que c’est le Seigneur qui l’a énoncée. On confond les idées en se servant de la méditation comme d’un appât pour attirer les hommes à la foi. Le prédicateur qui s’exprime correctement, dira : »Nous en avons la parole du Seigneur : il y a une vie éternelle. Cela doit nous suffire, car le Seigneur a parlé, non en esprit philosophique mais de par son autorité divine.« — Passons outre et supposons que, sur la parole du Seigneur un homme croie