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société. Il réalisa ce problème par deux ouvrages d’Anticlimacus : »Malade à la mort« et »Le christianisme mis en pratique«, dont il se déclara aussi l’éditeur. Outre ces ouvrages parurent encore de nombreuses exhortations, intitulées : »Exhortations chrétiennes,« — »Exhortations diverses,« — »Les œuvres de l’amour chrétien.« Par ces écrits il explique et interprète les paroles de la Sainte Écriture, démontre leur importance pour l’âme par rapport à Dieu et l’éternité, et nous apprend à en faire l’application.

Toute la société littéraire d’alors était prise de vertige philosophique ; partout on prétendait que, pour bien saisir ce que c’est que la vie par rapport au monde transcendant et éternel, on ne saurait s’arrêter au christianisme dans sa forme primitive. On devrait d’abord élever la doctrine à une sphère plus idéale, débarrasser de leur forme trop épaisse les idées qui font la substance de cette doctrine et les élaborer par l’intelligence. Par les ouvrages cités plus haut ainsi que par plusieurs écrits analogues, S. Kierkegaard combattit ces idées et les efforts qu’on faisait pour les réaliser. Prenant pour point de vue la science, il établit l’incontestabilité de la foi, et affranchit le christianisme de la spéculation.

La perspicacité de son esprit critique lui fit pourtant reconnaître que, même là où le christianisme paraissait le mieux établi, la communauté