Page:Kierkegaard - En quoi l’homme de génie diffère-t-il de l’apôtre?.djvu/7

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de l’Église actuelle, le culte, et l’état des âmes étaient peu conformes à l’esprit chrétien tel que l’expose le Nouveau Testament.

Par ses réclamations il espérait que persuadés, les supérieurs de l’Église et surtout l’évêque principal se prononceraient. Kierkegaard eût alors consacré toute sa productivité littéraire à défendre l’état actuel, pourvu qu’on reconnût combien on s’était écarté de l’idéal, et qu’on fît de sérieux efforts pour y atteindre.

Ses espérances furent déçues. Il ne trouva aucun appui, ni auprès du clergé, ni auprès de l’évêque. Celui-ci vint à mourir et son successeur, étant un jour en chaire, fit mention du décédé comme d’un »véritable apôtre, nouvel anneau ajouté à la sainte chaîne des martyrs, qui remonte jusqu’aux temps des apôtres«. S. Kierkegaard riposta au nom du christianisme, par un article très vif dans un journal réputé. Il faisait valoir que la position et la manière de vivre des pasteurs de l’Église les rendaient peu dignes du nom d’apôtre.

Ses protestations ne trouvèrent aucun écho auprès du clergé qui se refusa à reconnaître, combien les réclamations de Kierkegaard étaient fondées. Dans une suite de pamphlets intitulés : »L’état actuel,« Kierkegaard s’attaqua alors impitoyablement et sans trêve à ce qui, selon son dire, était »le christianisme officiel.« Il accusait