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Hosanna, par M. Louis Roux, est un tableau d’un mérite doux et sans grand éclat ; un de ces tableaux calmes devant lesquels rien ne se présente à l’esprit : ni blâme, ni louange, ni observations, rien. Le peintre cherche mais ne parvient pas à trouver du nouveau ; il n’ose rien, il reste dans la voie tracée par le maître ; il n’a ni défauts essentiels, ni qualités saillantes, du savoir-faire dans la plus honnête convenance.

Il y a un certain éclectisme dangereux, c’est celui qui prend sur notre naturel et l’énerve en y substituant des théories. M. Roux a assez de valeur pour ne pas s’obstiner ainsi à marcher dans le chemin tracé par Paul Delaroche. Son Épisode du temps de la Fronde rappelle encore trop le maître.

M. Henri Lehman a exposé plusieurs portraits. Peux sont bien peints et ont de la vie. Lun surtout a beaucoup de charme et de finesse. L’artiste était servi par un modèle d’une grande beauté. Dans un autre de ces portraits, le modelé est lourd, les traits manquent de souplesse, le ton de la peau, égal partout, manque de transparence. C’est le défaut habituel de M. Lehman que cette uniformité de ton ; la nature présente des gammes plus étendues. Cette variété des nuances, c’est la moi-