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Passons donc à d’autres tableaux, et renvoyons les batailles à Versailles.

Parmi les gens de fantaisie libre, il faut citer M. de Gurzon, dont plusieurs ouvrages sont déjà restés dans la mémoire des amateurs, M. de Gurzon na pas suivi régulièrement la belle carrière qui lui semblait promise. Il a été souvent inférieur à lui-même. On n’oubliera pas cependant le sentiment franc et individuel qu’il avait montré tout d’abord dans notre jeune école, et l’on savait sa facilité extrême, sa promptitude nette et sûre. Cette année, il est en progrès évident ; ses tableaux nous touchent à ce titre. Sa Jeune mère est un tableau estimable, d’un mérite moyen, où l’on voit combien l’artiste est maître de son exécution. Ce qu’il voit, ce qu’il sent, il le fait. Peu de peintres ont plus d’habileté et d’aplomb dans le travail, de franchise dans le rendu. J’en dirai autant du Tasse à Sorrente ; seulement, là M. de Gurzon aurait pu voir plus fortement son sujet et vouloir davantage. Il y a là de l’effet pittoresque et une recherche de l’émotion ; mais le pittoresque cherche à être dans la couleur ; l’émotion, qui n’est pas sans apprêt, voudrait être relevée par le caractère plus haut des personnages. Le tableau est dans l’anecdote, non dans la situation.