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drins tout faits. Il est grand, mais il est sincère, naturel, pur, et ne rappelle en rien ni Michallon, ni Bertin, ces Delille de la peinture française.

La religion de la nature inspire aussi M. Daubigny, chez qui je trouve les fraîches senteurs des champs, et, ce qui signale les maîtres, l’originalité et l’indépendance de toute préoccupation d’école. Cette originalité, l’étude et l’intelligence de la nature peuvent seules la donner en dehors de toute la recherche systématique d’effet ou de style.

N’oublions pas les grands paysages et les marines deM. Jeanron, points de vues bien choisis, couleur vive et agréable, exécution habile, rendant bien cette harmonieuse confusion qui est un des charmes de la nature.

M. Ziem a fait cette année des tableaux fantastiques, vrais décors d’Opéra, effets de soleil couchant, tableau final du cinquième acte. Talent facile et brillant qu’un peu de simplicité et plus de dessin rendraient fort.

M. Brendel est l’ami intime des moutons, qu’il peint d’une manière charmante et naïve, avec un vrai talent, M. Robbe est l’ami intime de ces grands ruminants qui vous regardent d’un œil doux et pensif ; rien de spirituel comme les animaux de M. Verlat. Peinture solide, couleur puissante,