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autrefois, une arène purement glorieuse, a dégénéré tant soit peu, en se transformant en une salle d’exhibition, la critique se trouve réellement embarrassée. On comprend que, quand il s’établissait une lutte entre des artistes célèbres, l’intérêt du public se portait sur cette lutte même, en sorte que tout ce qu’il y avait de matériel dans les efforts tentés par les peintres secondaires demeurait inaperçu, et que le critique s’occupait avant tout de faire ressortir les qualités et les défauts des artistes en pouvoir de passionner le public.

Aujourd’hui, les choses ne se passent point ainsi. Le nombre des artistes va toujours croissant, tout tend à l’augmenter encore ; malheureusement, le niveau de l’art ne s’élève pas dans la même proportion, il s’en faut de beaucoup.

Dans cette revue, je ne suivrai donc aucune classification. J’irai un peu au hasard, sans que l’ordre dans lequel je parlerai des artistes soit une marque du plus ou moins d’estime que j’ai pour leur talent.

Je commencerai par M. Flandrin, un grand artiste, dont le talent grave et distingué est devenu l’objet d’une vive sympathie pour les vrais appréciateurs.