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La frise qu’il a peinte à Saint-Vincent de Paul marquera dans ce siècle comme un noble démenti aux détracteurs de la peinture de l’esprit, c’est-à-dire de la peinture qui continue la tradition des maîtres du seizième siècle.

Sa palette religieuse est occupée en ce moment à Saint-Germain des Prés.

Le laborieux artiste a envoyée au Salon trois portraits, qui sont, à mon avis, les plus remarquables de l’Exposition.

Distinction, simplicité, correction du dessin, finesse du modelé, telles sont les qualités qui arrêtent les gens de goût devant ces belles toiles.

Chez M. Flandrin, le côté moral tient plus de place que le côté matériel ; ses personnages posent moins pour les contemporains que pour la postérité. C’est une antithèse avec le portrait de M. de G… par Mme Browne. Cette artiste prend ses modèles par l’aspect pittoresque et charnel ; on y sent l’intention d’être coloriste. L’exécution y est facile ; c’est un bon portrait… Mais laissons Mme Henriette Browne, dont nous aurons occasion de parler bientôt.

Les portraits de M. Hippolyte Flandrin, comme ceux d’Holbein, de Raphael, du Titien, des plus grands maîtres, vous révèlent complétement le