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voir vu la signature, on eût deviné une main féminine.

Du reste le sujet est intéressant attendrissant même. La composition est assez bien disposée, la peinture en est habile, et d’une artiste sûre d’elle-même, habituée à bien faire ; c’est encore trop joli, voilà le plus grand défaut de cette peinture, que l’on dirait transparente et éclairée par derrière.

La Pharmacie est un bijou, une perle fine tombée de l’écrin de Mme Browne ; le petit cadre convient mieux, nous semble-t-il, à ce talent intime, observateur et plein de sentiment.

Quoi de plus simple qu’une pharmacie d’hospice ? et pourtant on reste devant la petite toile de Mme Browne, tout ému, tout impressionné, se sentant les yeux pleins de larmes devant le dévouement sans ostentation, la vie sublime et cachée, l’activité incessante des pauvres religieuses, dont le zèle aident, bien plus que les médicaments, doit, arracher le malade à la mort. Ce petit tableau seul aurait suffi pour expliquer le murmure d’admiration qui se fait autour du nom de l’artiste.

La toilette, encore une adorable petite toile, est d’une naïveté qui fait sourire ; d’une finesse