Page:Kindt - Impressions d une femme au salon de 1859.djvu/45

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Il faut voir ses femmes nues, ses petits amours à la chair nacrée, fouettée de vermillon ; ses bouquets de fleurs, ses forêts lumineuses, tous ces régals de l’œil. Diaz est aujourd’hui sans rival pour peindre les parcs féeriques, les lumières ardentes, les ombres voluptueuses, les femmes délicieuses assises nonchalamment, les gazons veloutés avec des corbeilles de fleurs, les étoffes jaunes, roses, lilas tendre. C’est le maître aux harmonies fines et délicates, à la variété étincelante, aux contrastes magiques, aux, hasards de lumières. Touche adroite, mais heureuse, œil capricieux, goût coquet, sentiment distingué, il réussit comme personne dans cette fantasmagorie lumineuse, dans ce kaléidoscope de peinture, dans ces tableaux éclatants, pleins de verve et de matérielle poésie, qui font de lui l’un des plus brillants coloristes de toutes les écoles.

Malheureusement, car toute médaille a son revers, malheureusement, cette fantasque et séduisante harmonie, cette rêveuse et fugitive impression de la nature songée plutôt qu’étudiée, ce savoir facile que le caprice rehausse et dissimule, toutes ces qualités exquises chez lui, parce qu’elles sont innées, prêtent le flanc à l’imitation.

C’est l’écueil de certains partis pris que la faci-