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son exécution, où rien n’est sacrifié, où chaque chose est à son plan, et d’une facture parfaitement équilibrée.

On ne saurait concevoir combien une toile gagne à l’application de cette méthode rationnelle. Ce qui souvent donne à un tableau un air de négligence, ce sont les contrastes que l’œil y saisit entre deux objets de la même valeur, l’un touché d’une manière serrée, l’autre avec un abandon plus libre. Monseigneur du public n’admet pas cette liberté ; qui se la permet lui manque. M. Hébert ne se permet point de ces négligences. Par son faire, il est respectueux envers le public, qui l’aime à cause de cela, mais qui n’aime que le corps de son talent, sans en comprendre l’esprit, sans en deviner l’âme.

Je commencerai par louer dans les tableaux de M. Hébert ce qui fait son succès auprès du vulgaire : sa couleur agréable, non point à cause de la richesse, de la vivacité, des tons, mais à cause de l’accord paisible et harmonieux des nuances entre elles. Ses Cervarolles et son joli tableau de la Rosanera à la fontaine, se distinguent par l’élégance du dessin, par la grâce des poses, par une lumière calme, limpide ; ce sont des œuvres de coloriste en ce sens seulement qu’elles sont har-