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s’expose par là à se faire admettre comme sculpteur par les peintres, et comme peintre par les sculpteurs. Sa réputation ni son talent n’ont rien à y gagner. Nous le retrouverons dans la sculpture, où il est bien lui-même et où nous aurons à lui donner des éloges sans réserves.

L’Astronomie et la Poésie, tableau décoratif de M. Chaplin, ne manque ni de grâce, ni même d’esprit, bien qu’il rappelle trop l’école lâchée, boursouflée et dissolue du dix-huitième siècle. Le dessin est maigre, sans élévation, sans distinction, sans aucun sentiment du beau idéal.

M. Chaplin, il n’y a pas longtemps encore, se faisait remarquer par les qualités sobres, gracieuses, discrètement agréables de son aimable pinceau ; on a vu de lui de fort bons portraits, peints avec un sentiment tendre et délicat. Lorsqu’on se rappelle ses œuvres, on éprouve un regret d’autant plus vif en voyant cet artiste de talent abandonner les routes décentes de l’art digne pour se jeter dans le domaine de l’art décolleté et même graveleux. Il peint le nu, non pas pour chanter un hymne à la beauté, non point pour fixer sur la toile ce divin poëme du corps humain qui est le type le plus élevé du beau idéal, il peint le nu pour le nu. Ses femmes ne