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Je citerai notamment le Don Quichotte avec les chevriers, et la Rencontre de Gil Blas avec Melchior Zapata, où M. Louis Boulanger, peintre lettré, d’une grande imagination, a su parfaitement saisir la couleur espagnole et sauvagement poétique du sublime roman de Cervantès, et celle de l’espagnolerie souriante et railleuse de ce Parisien de Lesage.

M. Louis Boulanger n’est pas tout à fait un rêveur et je lui en sais gré. La rêverie est une grâce dont il faut se garder d’abuser. Louis Boulanger ne rêve pas seulement, il sent et il voit ; aussi ne s’inspire-t-il pas des poëtes nuagueux d’outre-Rhin. Il laisse Gœthe à Ary Scheffer ; il abandonne la poétique vision de Marguerite et le Faust poncif aux peintres débiles et brumeux. Lui, il va checher ses inspirations chez les poëtes des pays du soleil ou chez le grand William, ce poëte du soleil des passions, il lui faut à lui Roméo et Juliette, Othello, le Marchand de Venise, etc.

Le tableau du Christ aux saintes femmes est une très-belle chose, empreinte d’un excellent sentiment religieux, et qui est bien certainement le plus distingué de tous les tableaux d’église exposés au palais de l’industrie.

Me voici forcée de revenir sur les fautes du