Page:Kindt - Impressions d une femme au salon de 1859.djvu/78

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cions fort peu de la ressemblance. Le peintre, au lieu de copier un modèle vulgaire, a créé un type, cela vaut bien mieux.

Mais lorsqu’un artiste fait le portrait d’un homme illustre, d’un grand poëte, d’un grand écrivain comme Alexandre Dumas, la ressemblance est un des premiers devoirs. Admirable chose à faire que le portrait d’un homme de génie, mais aussi chose difficile par-dessus tout. M. Louis Boulanger a réussi parfaitement celui d’Alexandre Dumas. C’est bien là le fécond auteur de tant de livres dont lui-même a oublié les titres, le créateur de tant de drames qui ont remué le monde ; voilà bien son front vaste, son regard brillant et sa lèvre causeuse. Voilà bien ses traits, et voilà bien aussi sa physionomie. Une seule chose me déplaît dans ce portrait, c’est le costume. Le costume fait très-bien comme effet pittoresque et comme couleur, mais il gâte la ressemblance ; la coiffure surtout, qui amoindrit la tête et cache cette forêt de cheveux indomptés, signe de force et de puissance.

Le portrait de M. Granier de Cassagnac est inférieur à celui du maître, celui de M. Alexandre Dumas fils est très-ressemblant et très-bien peint.

Outre ces portraits, M. Louis Boulanger a exposé plusieurs tableaux fort intéressants.