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ger de ces critiques en faisant l’éloge d’un excellent portrait de religieuse exposé par M. Muller. Le portrait est bien peint, sobrement, sévèrement, sans fausse enluminure ; il est bien dessiné, très-consciencieusement étudié ; l’expression de la tête est calme et belle, l’ensemble vous frappe par la sage harmonie de la couleur et de l’arrangement. Les efforts du peintre pour arriver à la perfection par des moyens dont la sévérité l’effraye d’ordinaire sont tout à fait dignes d’éloges ; ce portrait suffit pour que l’on ne désespère pas de M. Muller : lorsqu’il aura rompu avec le joli, il sera un peintre.

M. Glaudius Jacquand est toujours le peintre des scènes historiques ; cela intéresse sans émouvoir ; cela manque d’originalité ; c’est du Walter Scott de troisième main ; c’est une réunion de qualités de troisième ordre, justement équilibrées dans une médiocre et doucereuse harmonie, sujet raisonnable, banal, choisi avec une médiocre intelligence, petit dessin sans ampleur, mais sans erreur choquante, composition honnêtement conçue, couleur qui n’est pas précisément froide, mais qui arrive à une tiédeur de bain-marie. Arrangement convenable, effets rebattus et mesquins, rien qui étonne, mais aussi rien qui