Page:Kindt - Pour se damner.djvu/102

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— Mais comment ?… C’est affreux, je ne comprends plus.

— Il faut comprendre que je t’adore et que je te veux ; je t’expliquerai plus tard comment un de mes amis, médecin célèbre, m’a plongé dans cette léthargie qui a tous les symptômes de la mort ; mais les instants sont précieux, laisse-moi seulement te dire combien je t’aime.

— C’est une lâcheté et une trahison indigne, dit-elle en se tordant les mains ; je serai la fable de Paris ; vous n’avez pas songé à mon honneur, je suis perdue sans retour.

— Non, je vous sauverai, je le jure. Voici mon plan : Je partirai au jour ; vous mettrez un de vos gens dans la confidence et vous direz que vous m’avez fait transporter chez moi ; alors je me charge du semblant de mes funérailles, puis je quitterai Paris, et on n’entendra plus parler de Raoul.

— Vous mentez ! s’écria-t-elle avec mépris ; vous mentez encore ! Demain, tout le monde rira de l’aventure, et vous