Page:Kindt - Pour se damner.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

resterez pour étaler ma honte et mon désespoir.

Mais sans répondre, il lui tendait les bras avec des appellations passionnées, il l’attirait sur son cœur en des violences qui la gagnaient ; elle lui rendait ses baisers, foudroyée par cette flamme qui passait en elle.

— Eh bien ! oui, dit-elle éperdue en lui jetant les bras au col, tu as raison, soyons heureux ; qu’importe le reste !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le lendemain, quand le jour fut venu, on entra dans la chambre ; les fleurs avaient roulé sur le tapis, les bougies s’éteignaient ; elle, toujours à genoux, priait près du cadavre glacé de Raoul. Elle se releva lentement et sortit sans mot dire ; elle avait hâte d’aller jeter au loin le couteau plein de sang qu’elle tenait caché sous sa robe.