Page:Kindt - Pour se damner.djvu/115

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jabot de dentelles qui composaient le galant costume d’alors.

Un jour, on me présenta un capitaine de vingt-quatre ans, un de ces jeunes héroïques lancés par l’empereur au-devant des grandes armées coalisées, et dont il avait dit après Lutzen : L’honneur et le courage leur sortent par tous les pores.

Le capitaine parut fort troublé à ma vue ; il rougit et pâlit en me parlant, et je vis avec une coquette satisfaction qu’il avait eu : le coup de foudre. En effet, il devint passionnément amoureux de moi, et me suivit dans tous les bals où j’allais avec mon père, qui me servait de chaperon en l’absence de mon mari.

Le capitaine ne me déplut pas ; il ne ressemblait en aucune façon à tous les oiseaux emplumés qui faisaient la roue sur mon passage. Petit, mais parfaitement pris dans sa taille mince, il avait des cheveux frisés, noirs comme de l’encre, un