Page:Kindt - Pour se damner.djvu/116

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teint olivâtre d’une admirable transparence, et cet air de langueur qui plaît tant aux femmes ; bref, j’acceptai ses soins, je le laissai tenir mon éventail au bal, et je ne le grondai pas trop lorsqu’il ramassait une fleur tombée de mon bouquet.

Mon père, le plus insouciant des hommes, ne s’occupait nullement des assiduités du capitaine, mais il n’en était pas de même de sa sœur Hortense, une vieille fille qui, sans avoir l’air d’y toucher, s’interposait souvent entre moi et mon amoureux ; cette surveillance, que je devinais, me donnait étrangement sur les nerfs ; j’étais fière de ma vertu, fière de ce qu’en disait le monde, et il me semblait que je garderais bien toute seule l’honneur de M. le marquis.

L’hiver se passa de la sorte ; au printemps, mon père, ma tante Hortense et moi, nous partîmes pour le château de Grandchamp, où tu es allée passer les pre-