Page:Kindt - Pour se damner.djvu/117

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miers jours de ton mariage ; de nombreux invités devaient bientôt nous y rejoindre, et mon père, qui s’était engoué du capitaine, lui avait fait promettre de venir passer quelque temps dans nos terres.

La tante Hortense avait hoché la tête et regardé le jeune homme de façon à lui faire comprendre qu’il devait refuser ; mais probablement qu’il ne lisait pas dans mes yeux le même courroux, car il accepta avec empressement.

Moi, je devins rêveuse et troublée ; ce Grandchamp que j’aimais tant, où j’étais née, me parut triste ; mes hôtes m’importunaient, je n’avais d’autre plaisir que de m’enfoncer dans le parc, en songeant à mes soupirants de Paris ; c’est te dire, petite, que je pensais seulement à mon capitaine.

Ton grand-père n’écrivait pas, je savais qu’il se couvrait de gloire, et cela suffisait à mon cœur tranquille.

Enfin, il arriva, le capitaine, et nous lûmes tous les deux dans nos yeux la joie que nous avions à nous revoir.