Page:Kindt - Pour se damner.djvu/132

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Le capitaine allemand s’approcha avec courtoisie, et demanda l’hospitalité pour lui et ses hommes.

— Entrez, Messieurs, leur dit la comtesse, je ne puis m’y opposer, puisque vous êtes les maîtres ; j’espère que vous respecterez une femme sans défense, le comte de Maillecraye n’est point au château.

Comme elle disait ces mots, elle jeta un cri en étendant les mains.

Des soldats paraissaient dans la cour d’honneur, poussant devant eux les prisonniers qu’ils avaient faits ; le comte de Maillecraye marchait en avant, les mains liées au dos.

Avant que l’officier prussien eût pu faire un geste pour s’y opposer, la comtesse s’élança vers son mari et l’étreignit passionnément ; elle l’interrogeait en phrases brèves, hachées, le suppliant de lui tout dire.

— Mon adorée Louise, répondit le jeune homme avec un triste sourire, je vais être envoyé dans une ville allemande ;