Page:Kindt - Pour se damner.djvu/133

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je reviendrai la paix faite, n’aie pas d’inquiétude.

On avait dénoué ses liens, il la tenait étroitement serrée contre son cœur ; les pauvres enfants mêlaient leurs larmes et leurs baisers.

— Non, dit-elle résolument, je ne te quitterai pas, Henry, je veux te suivre ; je suis aussi coupable que toi, puisque je suis ta femme ; on nous emmènera tous les deux !

— Je te supplie, Louise, laisse-moi ; je ne veux pas que tu implores ces hommes, il faut que tu leur prouves que tu es ma pareille en courage ; une comtesse de Maillecraye ne demande rien à l’ennemi.

Elle l’embrassa encore follement, puis se retournant avec fierté :

— Emmenez-le, Messieurs, puisque c’est votre devoir.

Mais au moment où il allait s’éloigner, le comte la regarda avec une telle expression de désespoir et d’angoisse, qu’elle s’arrêta, frappée au cœur.

— Capitaine, dit-elle à l’officier alle-