Page:Kindt - Pour se damner.djvu/188

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je veux des fleurs ; des œillets, des chrysanthèmes, des violettes, des roses, la floraison d’à présent !…

Et lorsque dans ses bras elle eut toutes les gerbes, tout ce tas de bouquets éparpillés, elle s’y enfouit la tête, respirant ces parfums violents avec folie ; et, comme elle se penchait vers lui, toute couverte de roses et de violettes, il ne savait plus, dans la furie des baisers, s’il embrassait les lèvres de la femme ou les pétales des fleurs.


Ils partirent pour la campagne, ayant la soif de l’air pur, le besoin ardent de mettre la nature dans leurs amours, le désir de se dire qu’ils s’adoraient devant les arbres encore verts !

Ils s’arrêtèrent près d’un petit étang enchâssé de marguerites et de boutons d’or ; mille végétations gaies et impatientes s’élançaient à la surface : l’on eût dit un parterre multicolore éclos dans un bloc de verre. Au loin, les collines bleues,