Page:Kindt - Pour se damner.djvu/24

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mit ma sœur en pension, et moi je fus envoyé à Paris chez les jésuites. J’y restai quelques années, revenant fort peu à Nantes ; puis mon grand-père mourut, et enfin un jour, je reçus une lettre me disant que grand’maman était au plus mal et qu’il fallait me hâter pour la voir encore.

Hélas ! j’arrivai trop tard ; je ne pus que marcher derrière son cercueil, les yeux gros de larmes et le cœur brisé.

Au retour de la funèbre cérémonie, je courus m’enfermer dans sa chambre, et, en sanglotant, je touchai tous les objets dont elle aimait à s’entourer.

Pendant que je me désespérais ainsi, quelqu’un me mit la main sur l’épaule.

Je relevai la tête, c’était Baptiste, le vieux valet de chambre de ma grand’mère.

— Monsieur le vicomte, me dit-il, il ne faut pas tant pleurer ; vous êtes un homme maintenant, ayez un peu de courage. Je vous apporte les clefs que Madame la marquise ne quittait jamais ; les voilà toutes. — La clef de l’armoire aux confitures aussi ? m’écriai-je vivement.