Page:Kindt - Pour se damner.djvu/33

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seizième siècle qui, elles aussi, étaient prises dès que le jour s’éteignait.

Alors elle résolut d’exorciser le démon de la façon la plus naturelle ; elle n’avait jamais reçu le journaliste, elle voulut le voir chez elle, de tout près, sachant bien que c’est dans son boudoir qu’une femme apprend ce que vaut un homme ; elle lui écrivit qu’elle désirait lui parler d’une affaire importante et qu’elle l’attendrait le lendemain soir.

Il répondit qu’à l’heure dite il serait chez elle.

Elle fit une toilette exquise, elle voulait lui plaire ; et dans son long peignoir de satin blanc, ses cheveux fauves éparpillés en boucles folles, des roses sur sa peau nacrée qui s’offrait éblouissante, des mules brodées servant de prison à ses pieds de Cendrillon, ses pieds, l’émerveillement de Paris, elle lui apparut, tout à coup, alors qu’il s’inclinait devant elle.