Page:Kindt - Pour se damner.djvu/74

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Lui avoua qu’il peignait dans ses moments perdus et qu’il était prêt à l’adorer dans les autres moments. Il ne prononça pas le nom de la comédienne ni ne parla de ses souffrances ; d’ailleurs, il ne voulait plus mourir puisqu’il aimait Margot maintenant.

Puis il était toujours temps ; après tout, l’amour n’est-il pas le plus doux des suicides ?

Et il adora Margot qui lui donna tout, et toute son âme.


Cela dura trois mois, trois mois d’ivresses exquises, de longs baisers, de tendresses folles ; on roucoulait sur les étangs, dans les bois, au haut des montagnes, au milieu des prairies ; tout était rayons et chansons, surtout la chanson des baisers, celle-là l’écho la répétait du matin au soir. L’autre était bien loin ! Comme c’était gentil d’aimer cette jeunesse en bouton, cette sincérité qui sentait bon comme un