Page:Kindt - Pour se damner.djvu/92

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Paul resta quelques jours sans retourner à l’atelier. La créature charmante qui lui était apparue, hantait son imagination lâchée à toute bride. Ce mystère le prenait comme un rêve enchanté ; il songeait avec ravissement qu’il reverrait la princesse, qu’il lui parlerait peut-être.

Enfin, brusquement, il interrogea Jean Hérot.

— Bah ! répondit celui-ci avec contrainte, ce sont là des contes d’Eveline : cette petite fille est folle ; d’ailleurs la princesse est partie, ne t’en inquiète plus.

Paul ressentit un coup au cœur et ne répondit pas. Il sortit, et, arrivé dans la rue, il leva la tête vers les fenêtres de l’atelier ; il devint pâle en apercevant la belle étrangère ; cette fois, elle ne dormait pas ; ses yeux bleus, de velours sombre, regardaient le jeune homme. Palpitant, éperdu, il la salua, et à sa grande surprise, elle s’inclina, lui rendant son salut.

— Ils la cachent, s’écria-t-il, mais je saurai ce que tout cela signifie, je l’enlèverai s’il le faut, car je l’aime.