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LA NEIGE ET LES LAMPES


Mais voici retentir l’âpre appel des buccins !
Car ici c’est le sang de l’Eglise en fontaines
Jaillissant, comme un vin impétueux, du sein
Des vierges expirant au sable de l’arène,
Car ici c’est le sang de l’Eglise romaine
Qui fait monter au front du proconsul rêveur,
Mélancolique et las, une faible roseur...
 
Et voici résonner des trompettes de gloire !
Le concile assemblé, tonnant dans l’ombre noire,
Disperse à coups d’éclairs les nuages broyés,
Jusqu’à ce qu’en l’azur du ciel purifié,
Au-dessus des camails et des mitres gemmées
Et des bras étendus et des crosses levées,
Les dogmes éclatants et beaux prennent l’essor
Majestueusement, comme un vol d’aigles d’or.
 
O Seigneur Christ, nous avons cru et nous croirons.
Vous êtes Fils de Dieu, et nous le confessons.
Pourquoi chancellent-ils, ces Balthazars en fête,
Et tous ceux-ci, faux dieux, faux sages, faux prophètes ?
Votre droite a dardé la foudre sur leurs fronts...
O Seigneur Christ, nous avons cru et nous croirons.