rait discrédité le récit de la Genèse, à plus forte raison encore une simple aventure de mer, mais, comme specimen de style descriptif chez un peuple à demi civilisé, c’était fort intéressant. Zuyland employa toute une colonne et la moitié d’une autre à donner des longueurs et des largeurs approximatives, outre la liste complète de l’équipage auquel il avait fait jurer de garantir les faits. Il n’y avait rien de fantastique ni de flamboyant dans Zuyland. J’écrivis les trois quarts d’une colonne ordinaire, racontant les choses en gros, et m’abstins d’y introduire rien de journalistique, pour des raisons qui avaient commencé à m’apparaître.
Keller montrait une joie insolente. Il allait câbler de Southampton au World de New-York, expédier son récit par la poste en Amérique le même jour, paralyser Londres avec ses trois colonnes de vedettes à peine cousues l’une à l’autre et ahurir la terre en général.
— Vous verrez ce que je tire d’un gros canard quand j’en tiens un, dit-il.