Page:Kipling - Du cran.djvu/113

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cuisine. En fin de compte, Mr. Hale avait établi que le futur emploi de William serait de faire la cuisine pour les Pélicans lorsqu’ils camperaient au loin.

« Et veille à ne pas trop nous empoisonner », ajouta-t-il.

Cela ne se passa pas sans bévues accidentelles et sans quelques échecs bien marqués, mais les Pélicans avalèrent tout loyalement ; personne n’eut même mal au ventre, et l’emploi de second de cuisine auprès de William fut fort recherché. La Crevette lui-même le brigua, au printemps suivant, lorsque la Troupe goûta l’aubaine de deux belles journées de mai sur les confins d’une briqueterie, et vécut là des heures de béatitude. Mais William l’écarta en faveur d’une nouvelle et particulièrement désespérante recrue, un garçon huileux de peau, court-de-bras, mais de pied-léger, et pourvu de quelque idée de lever le couvercle des marmites sans éparpiller ou inonder tout le foyer.

« Tu vois, Crevette, expliqua-t-il, la cuisine n’est pas une chose qui comme qui dirait s’attrape.